Face aux attaques racistes et sexistes, Sarah Ourahmoune se retire de la course à la présidence de la boxe française
Alors qu’elle était candidate pour la présidence de la Fédération Française de Boxe, Sarah Ourahmoune, vice-championne olympique de boxe en 2016 et figure emblématique de ce sport, a annoncé son retrait de la course. L’élection devait se tenir le 14 décembre prochain, mais l’ex-boxeuse de 42 ans a décidé d’abandonner en raison des attaques racistes et sexistes dont elle fait l’objet.
Dans un communiqué publié sur ses réseaux sociaux, Sarah Ourahmoune a exprimé sa colère et sa tristesse face aux insultes répétées qu’elle reçoit au quotidien. Ces messages, souvent anonymes, contiennent des propos choquants tels que « l’arabe de service », « femme de ménage de la fédération », ou encore « la chienne de… ». Ces attaques violentes et profondément offensantes illustrent, selon elle, un climat de haine insoutenable.
« Je suis scandalisée et profondément attristée », a-t-elle déclaré. « Je découvre avec une douleur sincère que mon sport, celui que j’ai tant aimé, traverse une période de souffrance qui va au-delà des simples rivalités. Notre société est en souffrance, et je suis inquiète pour nous tous. »
Elle explique que sa décision de se retirer de cette élection a été extrêmement difficile à prendre. « Ma décision de me retirer me coûte énormément, car elle semble en contradiction avec tout ce que je défends au quotidien : le courage, la résilience, la capacité à se battre dans des milieux hostiles, à repousser les limites du possible, et à défendre l’égalité, la diversité, la mixité. »
Malgré tout, Sarah Ourahmoune a exprimé sa volonté de poursuivre son engagement pour le sport et la jeunesse, précisant qu’elle compte désormais agir là où elle pourra « être pleinement efficace et utile ». « Je continuerai de porter ces valeurs et d’agir pour le sport, pour la jeunesse, et pour un monde plus juste », a-t-elle conclu.
Le retrait de Sarah Ourahmoune rappelle le défi auquel sont confrontées de nombreuses femmes dans le milieu sportif, en particulier lorsqu’elles aspirent à des postes de pouvoir, et souligne les obstacles à l’égalité et au respect dans le sport français.